Portraits de reconstitueurs/reconstitueuses
Quels sont les hommes et les femmes qui rejouent en costumes d’époque les reconstitutions historiques, comme celle du débarquement de Napoléon ces 17 et 18 septembre 2022 à Gofe-Juan ? Passons un peu dans les coulisses.
(Cliquez sur cette ligne pour lire l’article de présentation de l’événement)
Des Allemands comme « Chichi »
« Chichi » (c’est son surnom) est allemand. Mais il porte l’uniforme d’un soldat napoléonien bien français. Comme beaucoup de reconstitueurs passionnés, il n’hésite pas à faire des centaines de kilomètres pour faire revivre l’épopée de l’Empereur.
Beaucoup d’étrangers n’hésitent pas à prendre un uniforme français. Peut-être par fascination pour Napoléon, et pour ce qu’il a fait pour leur pays.
Comme beaucoup d’autres reconstitueurs, « Chichi » est passionné d’histoire depuis l’enfance. «Après les petits soldats, je me suis mis à peindre des figurines ». Comme beaucoup d’autres reconstitueurs, son rêve est de participer à la bataille d’Austerlitz, rejouée tous les ans, probablement l’événement du genre le plus démesuré. (Photo dencreetdazur.org)
Des Italiens, mais aussi des Italiennes
Serena Compagnoni, elle, est italienne. Mais elle aussi a choisi l’uniforme français : « Napoléon a apporté beaucoup de nouveautés. Et il a été un précurseur de l’unité italienne », ce qu’on a un peu oublié en France.
Serena appartient au Gruppo storico Montechiari, près de Brescia. Avec d’autres Italiens, elle fait partie du groupe de la 59e demi-brigade de ligne, avec des Français.
Comme d’autres femmes, elle incarne un soldat et tire au fusil à double canon.
Car les reconstitueuses ne sont pas cantonnées aux rôles de cantinières, ou de dames de bal en belle robe. Certaines font partie des responsables du groupe, comme Gina Pozzi, la secrétaire, qui y est entrée avant son mari. (Photo J.F. Darius)
Walter Rocher, le chef d’orchestre
Walter Rocher était le chef d’orchestre de cette reconstitution. Il préside l’association du « Chant du départ », du 37e régiment d’infanterie de ligne, organisatrice de la manifestation. Coiffé de l’imposant bonnet à poil des grenadiers de la Garde, les soldats d’élite de Napoléon, il commandait les troupes tout en partageant le micro de commentateur avec un reconstitueur professeur d’université. Mais pour lui, « la réalisation est collective et rien ne se fait sans les petites mains ».
Enthousiasmé par le bicentenaire d’Austerlitz en 2005, il a pris l’uniforme (et même plusieurs uniformes) il y a presque vingt ans.
« On n’est pas là pour faire de l’argent, on n’est pas des acteurs pro. On ne gagne rien, les uniformes et les transports coûtent cher, par exemple un fusil vaut 1500 euros. J’essaie seulement de rembourser suffisamment leurs frais aux étrangers qui font des centaines de kilomètres pour reconstituer avec nous. On veut simplement vivre notre passion de l’histoire et la partager avec le public ». (Photo dencreetdazur.org)
La poste et le service topographique remis à l’honneur
Daniel Mathieux, ancien de la Poste aux armées, officier de la Poste militaire.
Photo dencreetdazur.org
La famille Donati et ses amis ont choisi de ressusciter le service topgraphique.
Photo dencreetdazur.org
Daniel Mathieux a créé sa propre association « Pour le panache » dans les Alpes-Maritimes en 2014. Ancien de la Poste aux armées, il a eu l’idée d’endosser le personnage d’un de ses homologues sous Napoléon : le baron Darnay de la Ferrière, directeur général de la Poste en Italie. « Il n’y avait pas de soldats de la poste militaire dans les reconstitutions, et c’est Napoléon qui recréé ce corps ».
Il n’y avait pas non plus de topographes dans les reconstitutions, « alors que c’était une grande réussite de Napoléon » ce qui a donné l’idée aux Donati de faire revivre en famille le service topographique de la Grande Armée : père, mère, fils, femme, et amis.
Une passion partagée en couple
Certains viennent en effet en couple, comme Pascale et Jean-François Darius, qui habitent Golfe-Juan. Pascale est venue à cette reconstitution en habits de cantinière « parce que c’était la tenue des femmes dans les batailles de l’époque ». Mais elle prend plaisir à revêtir des atours plus seyants lors des bals de reconstitution de la Malmaison, par exemple.
Cet été, ils ont participé tous les deux à un bal d’Empire au château de Plessis-Bourré en Maine-et-Loire.
Des appareils photo à la place du fusil
Jean-François porte un uniforme napoléonien, mais ses seules armes sont des appareils photo.
Aujourd’hui bien connu dans le milieu des reconstitutions, il « couvre » une vingtaine d’événements dans l’Europe entière, quasiment « un week-end sur deux ». « J’aime la photo. Quasiment personne n’en faisait quand j’ai commencé », explique-t-il. Son uniforme lui permet de prendre des clichés sous tous les angles « sans gêner ».
Passionné d’histoire depuis les petits soldats de ses 9 ans, ses premiers costumes d’époque étaient moyennageux dans les années 1990 à la fête médiévale de La Brigue, où il passait ses week-ends. Mais le coup de foudre lui est venu il y a une douzaine d’années quand il a assisté pour la première fois en civil à la reconstitution d’Austerlitz. « L’année suivante, on a sympathisé avec des Italiens de Marengo, ils parlaient français, ce n’était pas trop loin de Nice, et on a adhéré au groupe ». (Photo dencreetdazur.org)
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Place aux femmes au sein des troupes polonaises combattant du côté français.
Photo dencreetdazur.org
Une femme sapeur.
Photo dencreetdazur.org
Photo J.F. Darius
Photo dencreetdazur.org