1860-1914 : 54 ans qui ont fait la Côte d’Azur et marqué Carros

Une conférence le 12 octobre 2024 à Carros, ainsi qu’une exposition jusqu’au 16 novembre, et un livre

On n’imagine pas tout ce que les Alpes-Maritimes d’aujourd’hui doivent à la Belle Epoque (1860-1914). Laurent Quilici, guide-conférencier, présentera le 12 octobre 2024 à Carros les Alpes-Maritimes et la commune à cette période avec des images parfois inédites : cartes postales du livre, mais aussi d’autres cartes postales et des photos anciennes, dont une vingtaine de Carros.
C’est le fruit de plusieurs mois de recherches menées pour la publication à l’automne 2023 du livre « Les Alpes-Maritimes d’antan » aux éditions Hervé Chopin, écrit par Laurent Quilici et Laurence Dionigi à partir de 300 cartes postales anciennes réunies par l’un des plus grands collectionneurs du département, José Maria.


Egalement à la médiathèque de Carros, une exposition présente une quarantaine de cartes postales de l’époque, dont une dizaine de Carros.

Conférence et dédicace du livre le 12 octobre à 10h à la médiathèque de Carros. Entrée libre et gratuite. Dédicace à la fin de la conférence.

Les Alpes-Maritimes à la Belle Epoque

A Nice il y avait encore le casino-jetée, des moines, un zoo et des funiculaires à Cimiez et le Paillon commençait à être couvert. La promenade des Anglais n’était encore qu’une promenade à pied à peine terminée. Le département se couvrait de fleurs et Grasse voyait foisonner les cheminées d’usines à parfums dont elle devenait la capitale. Antibes demeurait corseté dans ses remparts. Le train arrivait dans les Alpes-Maritimes tout juste rattachées à la France. Le tram s’étendait partout avant d’être progressivement tué par les premières automobiles. Les têtes couronnées se bousculaient à Nice, à Menton et à Cannes.

On commençait seulement à parler de la Côte d’Azur, à se baigner sur les plages et à skier dans les montagnes. C’était la Belle-époque et la naissance de la French Riviera.
Qui se souvient de la « Suisse maritime » vantée dans les publicités de l’époque ? L’olive de Nice était l’une des plus appréciées de Méditerranée. Les champs étaient encore plantés de céréales. Le vignoble, encore très étendu, produisait de nombreux vins, parfois pétillants. Nice s’imposait comme capitale mondiale de la fleur coupée, et Grasse du parfum. On reboisait les forêts sinistrées et on flottait les troncs coupés sur les cours d’eau. Il existait encore des mines. Les tramways quadrillaient tout le département…
Tout ce que les Alpes-Maritimes d’aujourd’hui doivent à la Belle Epoque
On n’imagine pas tout ce que les Alpes-Maritimes d’aujourd’hui doivent à cette période (1860-1914). Quelques exemples : à l’époque déjà, des opérations immobilières géantes à Cannes, Nice et Juan-les-Pins, qui a été créé bien avant que les Américains le découvrent durant les Années folles ; des écologistes avant l’heure pour sauver la Pinède de Juan ; l’expansion fulgurante de Menton ; la destruction des remparts qui corsetaient Antibes ; les premiers courts de tennis sur terre battue du monde à Cannes ; les pionniers de l’aviation qui donneront naissance au deuxième aéroport de France ; les bases d’hydravions du port d’Antibes et de la plage de Juan ; des records du monde automobiles ; l’apparition des golfs, des hippodromes, de la balnéothérapie, des palaces fournissant jusqu’à de l’eau de mer dans leurs baignoires, des jardins d’acclimatation, des stations de ski, de l’alpinisme… Qui sait que Nice a été la pionnière de l’ozonisation et de la désinfection de l’eau du robinet en France ?

Carros il y a 150 ans

Une vingtaine de cartes postales et de photos de Carros il y a 150 ans sont présentées durant la conférence. L’oratoire Saint-Joseph, la villa Barbary… font partie du patrimoine de la commune de Carros qui date de la Belle Epoque. C’est durant cette période que le peintre Guyonnet découvre le village et s’y installe sur un terrain que lui cède le maire de l’époque Pierre-Emmanuel Clergue, père de Noune Judlin, qui deviendra poétesse et félibre. C’est à la Belle Epoque que Guillonnet construit ainsi sa maison près du domaine du Gourg où habitent les Clergue et où habiteront ensuite les Judlin. C’est aussi durant cette période que la verrerie des Filagnes est occupée par le maître-verrier Richard Burgstahl alias René Billa…