Comment Cagnes va renforcer sa police après la fusillade

Le maire a annoncé que cinq policiers municipaux supplémentaires vont être ajoutés aux effectifs

Je vais augmenter les effectifs de la police municipale. De 35 ils vont passer à 40 » a annoncé le maire de Cagnes Louis Nègre ce mercredi soir 6 novembre 2024 en conseil municipal.
« Enfin l’opposition a été entendue sur sa demande d’augmentation des effectifs depuis des années », s’est réjoui Philippe Touzeau-Ménoni, du groupe minoritaire Union pour Cagnes, ainsi que Jean-Paul Perez du groupe Alliance des droites de Cagnes.
Le maire a fait son annonce lors du dernier conseil municipal le 6 novembre 2024, à la suite de l’attaque à l’arme à feu automatique qui a fait deux blessés le 26 septembre dans un kebab de la rue Pasqua-

-lini. Une attaque qui a causé un choc dans la commune. « Comptons d’abord sur nous-mêmes », a expliqué le maire qui a indiqué avoir « réagi et saisi les ministre de l’Intérieur et de la Justice ». Il voudrait une augmentation des effectifs de la police nationale. Mais un « réarmement législatif » lui paraît aussi nécessaire, comme le réclame le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.

Le maire de Cagnes Louis Nègre donnant des instructions à des agents de sa police municipale en 2018.                                      (Photo L.Q.)

Que faire contre le trafic de drogue ?

Le maire de Cagnes avait invité le commissaire de la police nationale Sébastien Laroze à venir devant le conseil municipal ce 6 novembre. Pour parler des tirs à l’arme automatique qui avait fait deux blessés le 26 septembre dans un kebab de la rue Pasqualini, pour faire le point sur la sécurité dans la commune, et pour répondre aux questions des élus.
Le maire et le commissaire ont souligné l’efficacité de l’action conjointe des police municipale et nationale qui ont permis l’interpellation et la mise en garde à vue de quatre suspects le soir même des faits.
Que faire pour que ça n’arrive plus ?
Sidérée, la population redoute surtout que

de tels faits se reproduisent, compte tenu de la multiplication des tirs et des victimes sur fonds de trafic de drogue dans toute la France. 
Que faire pour que cela ne se reproduise plus ? C’est la vraie question, qu’ont posé des élus municipaux d’opposition.
De nombreux points de deal
Cela fait des années que des habitants de Cagnes alertent les autorités sur les points de vente de drogue persistants dans la commune. Ils citent souvent : le square du 8-Mai, la cité HLM des Canebiers, le parc des Bugadières près des lycées Renoir et Escoffier, le parking de la Villette, le quartier de la gare, la rue… Pasqualini. Des dealers avaient été condamnés après avoir été interpellés il y a quelque temps à la cité HLM des Canebiers.

Le trafic de drogue est nette hausse, notamment en France.
                                                                                                 (Photo Creative commons libre de droits/Pexels Mart Production, bandeau ajouté)

Les réponses du commissaire

« Nous avons placé des points sous surveillance, a expliqué Sébastien Laroze, commissaire de Cagnes et Saint-Laurent-du-Var depuis juillet 2024.
Des contrôles de commerces sont effectués.
Nous menons des investigations qui durent souvent des semaines. Nous effectuons des opérations antidrogue avec des renforts départementaux.
Mais je ne prévois pas d’opérations Place nette, qui ne me paraissent pas justifiées à Cagnes et Saint-Laurent-du-Var »
.
Quant aux renforts de CRS évoqués par l’Alliance des droites, en principe, on ne les obtient que  « sur des événements important ou des opérations spéciales ».

Le commissaire de Cagnes et de Saint-Laurent Sébastien Laroze devant le conseil municipal le 6 novembre 2024 en compagnie du chef de la police municipale de la commune Philippe Defachelle (de dos).                                                                      (Photo L.Q.)

La police appelle la population à faire des signalements

« On reçoit peu de signalements », regrette Sébastien Laroze, le commissaire de la police nationale de Cagnes-sur-Mer et Saint-Laurent-du-Var. « On a besoin des yeux de tout le monde ». Il est possible d’envoyer des informations et des signalements par Internet via l’appli « Ma sécurité » du ministère de l’Intérieur sur un smartphone, ou en tapant moncommissariat.fr sur un moteur de recherches sur un ordinateur. On peut aussi envoyer un mail au commissariat à l’adresse police-cagnes-sur-mer@interieur.gouv.fr

Attaque sanglante du kebab : des interpellations le soir même

Le soir même de l’attaque à l’arme automatique qui a fait deux blessés graves dans un kebab de la rue Pasqualini à Cagnes, quatre hommes ont été interpellés à Vallauris et placés en garde à vue. Une efficacité dont s’est félicité le maire Louis Nègre lors du conseil municipal du 6 novembre 2024.
«Tous en taule »
«Ils sont tous en taule », s’est-il félicité. « Grâce aux caméras de Cagnes et à un ASVP, la police municipale de Cagnes a donné à la police nationale des indications sur la Peugeot dont est sorti l’individu en noir cagoulé qui est entré dans le kebab et qui a tiré » a-t-il expliqué. «Alertée, la Brigade anti-criminalité (BAC) est arrivée en 3 minutes sur place rue Pasqualini. Grâce à notre système radio départemental, l’information a été entendue à Vallauris où la BAC a repéré un véhicule en feu et un autre véhicule circulant vite, dont les quatre occupants ont été interpellés », a enchaîné le commissaire Sébastien Laroze. « Une commission rogatoire a été ordonnée. L’affaire en cours. Je ne peux pas vous en parler davantage » a-t-il ajouté. Le véhicule en feu s’est avéré être la Peugeot qui avait servi à l’attaque.

Cagnes est-elle toujours une ville sûre ?

Cagnes est-elle toujours une ville sécure ? La questionavait déjà été posée en 2019 après le meurtre de Salomé par son compagnon en pleine rue à Cagnes dans le secteur de la gare. L’attaque à l’arme automatique du 26 septembre ravive cette crainte, d’autant plus qu’elle survient dans un contexte général de montée en flèche de la criminalité liée au trafic de drogue dans un nombre de plus en plus important de villes moyennes. Jean-Paul Perez, chef du groupe d’élus municipaux L’Alliance des droites s’en est inquiété auprès du maire dans un mail.
Un blessé au couteau le 1er novembre au Béal
Une rixe a par ailleurs fait un blessé léger au couteau vendredi 1er novembre dans le quartier du Béal à Cagnes-sur-Mer. Mais le commissaire a indiqué que la police nationale manquait d’éléments à ce sujet, n’ayant pas trouvé de témoins et la victime n’ayant pas porté plainte.
Des chiffres stables et rassurants
« Cagnes reste une des villes les plus sûres de France », a répété le maire lors du conseil municipal du 6 novembre 2024, conforté par le classement du Parisien de mars dernier et par les propos du commissaire.
Le commissaire Laroze a de son côté indiqué qu’à Cagnes-sur-Mer et Saint-Laurent-du-Var, il y a eu « quelques événements graves », mais que les chiffres de la délinquance de ces dix derniers mois « restent stables » par rapport à ceux de la dizaine d’années écoulée.
En mars 2024, Cagnes était en 10e position parmi les communes de plus de 50000 habitants les plus sûres de France, selon un classement du quotidien Le Parisien/Aujourd’hui en France. Elle y figurait derrière Cherbourg, Boulogne-Billancourt, Ajaccio, Courbevoie, Versailles, Anthony, Clamart, Levallois-Perret, et Maisons-Alfort.