Loi SRU : 554000 euros de pénalité pour Cagnes reprochés au maire

Le maire Louis Nègre : « Si nous n’avions pas construit comme nous l’avons fait, la pénalité serait encore plus lourde. Et on serait carencés ».

Philippe Touzeau-Ménoni : « Vous disiez que l’opposition à votre place, ce serait la catastrophe ? Je vous ai préparé un petit chevalet à votre nom. Prenez donc place parmi nous. » 

Les Cagnois.es savent-ils/elles que la commune va devoir payer une amende de plus de 550000 euros au titre de la loi SRU pour construction de logements sociaux en nombre insuffisant ? L’opposition ne s’est pas privée de s’en étonner, en ironisant sur Louis Nègre qui se vantait d’avoir jusqu’à présent échappé aux amendes de la loi « Solidarité et renouvellement urbain » grâce à sa politique volontariste de construction d’immeubles.
Le premier à ouvrir le feu lors du dernier conseil municipal, le 31 mars dernier, a été Lionel Dolciani, porte-parole de L’Union pour Cagnes : « C’est par Nice-Matin que nous avons appris le 18 février 2022 que la commune allait devoir payer un demi-million d’euros d’amende SRU. Vous ne nous aviez pas dévoilé ce montant lors du débat d’orientation budgétaire du dernier conseil municipal le 2 février, quinze jours avant. L’inévitable s’est malheureusement produit. Je ne veux pas faire de polémique inutile, mais il y a un besoin impérieux de travailler ensemble pour trouver des solutions afin de ne plus payer ces 554000 euros. »
Dans la foulée, Josy Piret a enfoncé le clou au nom de sa liste L’Autre voie : « Vous nous avez menti, puisque nous avons la double peine : 554000 euros d’amende et en plus le béton qui fleurit. »
Troisième couche avec Jean-Paul Pérez, du Rassemblement national : « Chaque fois que nous parlions logement, vous nous répondiez que grâce à votre politique de construction débridée, vous échappiez à l’amende SRU. Pourtant on apprend que malgré le fait de construire tous azimuts, il faudra payer quand même l’amende SRU (…) Nous demandons un référendum auprès des Cagnois : faut-il continuer à construire pour échapper à l’amende ou payer l’amende et construire beaucoup moins ? »

Touzeau-Ménoni convie le maire... à rejoindre l’opposition !

Pour finir, Philippe Touzeau-Ménoni (Union pour Cagnes) a carrément invité le maire à venir siéger parmi l’opposition en lui tendant un chevalet à son nom  : « Vous nous répétez depuis qu’on est élus que l’opposition à votre place, ce serait la catastrophe. Vous avez vu que malgré vous ces 554000 euros, on va devoir les payer. Je vous avais préparé un petit chevalet avec votre nom dessus. Je vous aurais fait une place près de nous, entre Valérie Gorzegno et Martine Gibelin. Même parfois quand on veut faire on est pris à son propre piège. Je ne vous accablerai pas plus que ça, mais c’est le budget qui va payer, donc les Cagnois. »

Le maire : la faute au coronavirus et on a évité pire

Le maire Louis Nègre avait devancé ces critiques en donnant une explication : c’est la faute au coronavirus, « parce qu’on n’a pas pu construire. Et si on n’avait pas construit, l’amende ne serait pas de 554000 euros, mais beaucoup plus, et on serait carencés. Quand on ne construit pas, ça tombe, la preuve. Ça confirme le bien-fondé de ce que j’ai toujours dit. On n’est pas carencés, et on fait tout pour que la commune ne soit pas carencée ».
Son adjointe déléguée aux finances, Sarah Lescane a même renchéri dans son sens : « Si on n’avait pas construit, l’amende aurait été triple et on aurait eu la triple peine (1) ».
1-Carence avec amende, permis de construire délivrés directement par le préfet, et du 100 % social au lieu de 30 %.