Une sculpture d’un artiste ukrainien en hommage à la princesse Kotschoubey

Sur la tombe de la princesse Kotschoubey au cimetière russe de Caucade : le sculpteur Egor Zigura (polo jaune) entouré de la directrice du Musée des beaux-arts de Nice Johanne Lindskog (en bleu), de Natalia Burianyk, de l’artiste niçois Jean-Marie Fondacaro (à gauche) ; et  d’Alexis Obolenski, responsable du cimetière et également artiste. (Photo dencreetdazur.org)

La sculpture réalisée par Egor en hommage à la princesse, dont Nice célèbre le bicentenaire de la mort. Plus vivantes que nature, ses deux mains courant sur la Méditerranée comme sur un clavier de piano, rappellent qu’elle a été une compositrice de musique célèbre.
(Photo dencreetdazur.org)

Ses mains jouent sur les vagues comme sur un piano. C’est comme si son esprit planait sur le lieu et sur les eaux. A travers la sculpture qu’il lui consacré, Egor Zigura a réussi à donner vie à la tombe de la princesse Kotschoubey, dont Nice a célébré en 2021 le bicentenaire de la naissance. Un bel hommage rendu par un artiste ukrainien à une célébrité de son pays, connue à Nice pour avoir créé le palais devenu le Musée des beaux-arts de la ville.
Drapeau ukrainien
Couverte d’un drapeau ukrainien jaune et bleu, la sculpture a été dévoilée ce vendredi 10 juin 2022 sur la tombe de la princesse Elisabeth Kotschoubey au cimetière russe de Caucade à Nice, en présence de Natalia Burianyk, inspiratrice de l’événement ; de Johanne Lindskog, directrice du Musée des beaux-arts de la ville ; de l’artiste niçois Jean-Marie Fondacaro ; d’Alexis Obolenski, responsable du cimetière et également artiste ; ainsi que d’une quinzaine d’Ukrainiens réfugiés ou vivant à Nice. L’inauguration a eu lieu  dans le cadre de la semaine slave organisée ces jours-ci par le Musée des beaux-arts.
Une compositrice célèbre
« Elisabeth Kotschoubey n’est pas seulement une épouse de prince, et elle n’est pas simplement à l’origine du palais qui portait son nom à Nice. C’était une compositrice de musique célèbre en Ukraine et en Russie, dont les œuvres ont été jouées dans le monde entier », s’exclame Natalia Burianyk, une Ukrainienne installée depuis quelques années à Nice, qui écrit en ce moment un livre sur la princesse.
Avec l’aide de l’artiste niçois Jean-Marie Fondacaro
En pleine guerre en Ukraine, c’est un artiste ukrainien réfugié à Nice qui a réalisé cette émouvante sculpture en hommage à la princesse Elisabeth. Egor Zigura a fui Kiev et son pays avec son épouse Victoria dès le premier jour du conflit, le 24 février dernier. Il avait déjà exposé à la galerie des Dominicains à Nice il y a trois ans. Le couple est maintenant hébergé chez des amis.
C’est dans l’atelier de l’artiste niçois Jean-Marie Fondacaro, qu’Egor a pu réaliser son œuvre.
Natalia Burianyk avait rencontré Egor lorsqu’il avait exposé à la galerie des Dominicains à Nice en 2019. Elle avait d’abord parlé avec lui de réaliser une sculpture en hommage à la peintresse Marie Bashkirtseff, qui était ukrainienne elle aussi.
« L’art ukrainien ne doit pas être annexé par la Russie »
« Malgré la guerre, l’Ukraine doit continuer à vivre et à créer, ses artistes aussi. L’art ukrainien ne doit pas être annexé par la Russie » clame Natalia Burianyk, fondatrice de l’association « Matrix Orange », qui a déjà organisé des événements autour de l’Ukraine et qui voudrait aider les artistes de son pays, notamment en mettant sur pied une vente aux enchères d’oeuvres d’art en leur faveur.
Dencreetdazur.org
nataliaburianyk@gmail.com
Facebook : Matrix Orange The Hague
1-Kotschoubey ou Kotshubey ou Kotchoubeï (transcription phonétique latine du nom originellement écrit avec l’alphabet cyrillique).

Egor Zigura, sculpteur depuis l’âge de 15 ans

« Il fallait que le monument s’intègre bien sur la tombe et dans le cimetière, explique son auteur, le sculpteur ukrainien Egor Zigura. J’ai choisi de ne représenter la princesse  que par ses mains  parce qu’on n’a pas retrouvé de portrait authentifié d’elle. Je les ai sculptées comme si elles jouaient du piano, mais sur les vagues de la Méditerranée ». 
La sculpture est en céramique, blanche comme la tombe.
Egor Zigura est tombé dans la sculpture quand il était petit. Fils d’un sculpteur, il a baigné dans un milieu artistique dès son enfance et a débuté à 15 ans. Il commençait à se faire connaître à l’étranger. Son frère jumeau, lui aussi sculpteur, vit toujours en Ukraine.
Son confrère niçois Jean-Marie Fondacaro dit d’Egor que c’est un vrai professionnel qui dompte la matière pour lui insuffler un esprit. De fait les mains d’Elisabeth Kotschoubey semblent plus vivantes que nature.
Egor Zigura voudrait pouvoir continuer à pratiquer son art, et en vivre. Il cherche un atelier. Mais en attendant, la vie a un coût, à fortiori sur la Côte d’Azur.
https://egorzigura.art/